
Rien à voir avec le Black Friday et ses soldes, il s'agit bien là du sujet important des Inégalités de salaire des femmes par rapport aux hommes.
En 2022, les femmes travaillent « gratuitement » à partir du vendredi 4 novembre 2022 à
9 h 10 selon un calcul théorique, fait par la lettre d’information féministe « Les Glorieuses », si elles touchaient un taux horaire brut similaire à celui des hommes.
Comment parvient-on à cette date ?
Le calcul a été fait à partir de statistiques européennes (Eurostat) sur l’écart de salaire entre les femmes et les hommes en France. Il s’agit d’un écart de rémunération non ajusté entre les sexes, à savoir la différence entre les gains horaires bruts moyens des hommes et des femmes exprimés en pourcentage des gains horaires bruts moyens des hommes. Cette statistique est calculée pour les entreprises de 10 salariés ou plus, secteurs publics et privés confondus.
Selon cette source, les femmes gagnent en moyenne 15,8 % de moins que les hommes (il s’agit de chiffres de 2020). Elles pourraient donc en théorie, pour le même salaire annuel, s’arrêter de travailler ce vendredi à 9 h 10, si elles touchaient un taux horaire brut similaire à celui des hommes. « En France, en 2022, nous avons 253 jours ouvrés, explique Les Glorieuses […] 15,8 % de 253 correspond à 39,974 jours ouvrés. »
L’an dernier, selon la même source, l’écart salarial pris en référence était légèrement supérieur: il atteignait 16,5 %, ce qui avait amené à déterminer la date symbolique au 3 novembre à 09 h 22.
Quelle réalité cache ce symbole ?
Différents chiffres en matière d’inégalités salariales sont fréquemment mis en avant, mais tous ne recouvrent pas la même chose. Et il peut être difficile de s’y retrouver. En 2019, le revenu salarial des femmes restait par exemple inférieur en moyenne de 22 % à celui des hommes, indiquait l’Insee en mars 2022. On est donc bien au-delà des 15,8 % qu’évoque Les Glorieuses.
Pour comprendre l’écart entre toutes les données, l’Observatoire des inégalités avance des explications : le travail partiel, les heures supplémentaires effectuées plus souvent par les hommes, le plafond de verre sur les postes de hauts cadres et de direction, les secteurs d'activité des femmes moins rémunérateurs, l'auto censure des femmes sur la négociation de salaires…
5% de discrimination salariale
Mais si l’on retire ces effets, les femmes gagnent en moyenne 5,3 % de moins que les hommes, note l’Observatoire des inégalités. Cet écart « toutes choses égales par ailleurs » reste inexpliqué par l’Insee. Il résulte pour partie de discriminations et peut-être d’autres facteurs non mesurés ici, qui restent à définir. C’est le chiffre qui s’approche au plus près d’une mesure de la discrimination salariale, d’un traitement différent, uniquement en fonction du sexe des personnes. »
A l'Afpa, des inégalités salariales pour les femmes, et une négociation d'accord Egalité professionnelle Femmes Hommes en cours
Les femmes touchent une rémunération mensuelle inférieure en moyenne de 7.4% à celle des hommes.
Si cet écart est moindre à l'Afpa que les moyennes nationales, le sujet reste un axe prioritaire de la CFE CGC Afpa.
Car ce chiffre cache des disparités selon les catégories socio professionnelles et l'âge des salariés, avec des écarts à -8% au profit des femmes sur les CSP ouvriers et employés de moins de 30 ans à 49 ans. A l'inverse on relève des écarts à +16% pour les cadres de 30 ans à plus de 50 ans.
Si les différents plans d'actions de la Direction générale se sont concentrés jusqu'en 2019 sur les plus bas salaires, ils ont contribué à créer une discrimination positive, qui justifie aujourd'hui de procéder à la régularisation de certains hommes.
D'autre part, la CFE CGC soutient fermement depuis 2020 la nécessité de régularisation sur les postes d'encadrement.
En parallèle de cet axe de priorisation, la CFE CGC insiste pour que le seuil de tolérance de 5% appliqué par la Direction disparaisse, seuil qui ressemble fortement au constat de l'observatoire des inégalités, et qui trouve sans doute son explication dans le mode de calcul de l'index d'égalité professionnel, obligatoire pour les entreprises de + 300 salariés.
Ce point de blocage a entraîné la non-signature de l'accord Egalité professionnelle des femmes et des hommes en juillet 2022 de la part de la CFE CGC.
Enfin la CFE CGC encourage la Direction à envoyer un signal fort de prise en compte du sujet de la régularisation des écarts de rémunération en y adossant un budget en cohérence avec les besoins : soit 500 000 € (hors charges) par an sur les 4 ans de l'accord.
AC
Sources
Ouest-France Aline GÉRARD publié le 04/11/2022
Index d'égalité professionnel Afpa 2021
Rapport de situation comparée Femmes Hommes Afpa 2021